Les berceaux
Introduction Berceau en image Historique des berceaux

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D'abord en vannerie puis en bois, les berceaux appartiennent à la grande histoire du mobilier.

Dans la France de l'Ancien Régime, quand un couple s'installe, la jeune épouse apporte son trousseau et un coffre(plus tard une armoire). Le marié fournit le lit, la table et les bancs.

Ensuite vient le berceau, dernière pièce de l'ameublement du foyer. Et lorsqu'il apparaît, toute la famille se rejouit car il est symbole de bonheur : il annonce une naissance imminente !

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référence : BE01

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Berceau à patin en merisier

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En forme, d'auge, de caisse ou de corbeille, posé à même le sol sur des patins ou suspendu comme une balancelle, le berceau doit trouver sa place dans tous les foyers, les plus pauvres comme les plus riches.

De tous les meubles, le berceau est probablement celui dont la conception a le moins évolué au fil des siècles. Il apparaît dès l'Antiquité sous forme de corbeille en paille tressé ou en roseau.

La vannerie ne disparaît jamais totalement, mais le bois prendra l'ascendant aux XVè et XVIè siècles. Et il faudra attendre le fin du XIXè siècle pour que la métallurgie s'intèresse à ce marché.

Les berceaux traditionnels se divisent en deux types principaux: les modèles à patins de forme de boîtes, de caisses ou d'auges s'opposent aux berceaux suspendus. Plus facile à réaliser les berceaux-caisses sont les plus courants.

A lames ou à cotés pleins
Dans ce domaine, on idenfie principalement deux types de construction : les berceaux à lames ou à baguettes et les berceaux à cotés pleins.
Conçus pour s'adapter à la maison, ils sont de dimensions variées. De plus, ces petits meubles ne sont jamais trés lourds, car il faut pouvoir les déplacer et les transporter aisément.

Sur un coffre ou sur un banc
Ils passent en effet plus de temps sur un banc ou sur un coffre, parfois même sur la table, que sur le sol(en terre battue dans la plupart des demeures populaires).
Surélevés, ils sont en effet à l'abri des animaux et du froid. Et tout simplement , à bonne hauteur pour que la maîtresse des lieux ait en permanence l'oeil sur sa progéniture.
Dans tous les cas, ces petits meubles sont équipés de patins incurvés pour bercer bébé. En le poussant du bout du pied quand il est à terre...

Surélevés puis suspendus
Par souci de commodité(pour les parents) et de confort(pour le bébé) , on suspendait souvent le berceau au dessus de la couche des adultes, durant la nuit.
On le remarquait notamment dans les lits clos de Bretagne: une corde fixée aux montants du lit, habilement passée entre les barreaux du berceau ou sanglée sur le fond, suffisait à la peine.

Plus élaborés
Mais cette habitude ne se limitait pas à la Bretagne et aux lits clos. On l'appliquait partout où l'on pouvait suspendre un berceau (sans risque pour le bébé).
Parallèlement, d'autres versions de lits suspendus, nettement plus élaborées, ont recueilli les faveurs des familles rurales plus aisées, des artisans , des commerçants ou de la petite bourgeoisie.
Car le berceau s'élève à mesure que l'on grimpe dans l'échelle sociale.

Quatre longs pieds
Version la plus simple : on se contente de surélever le 'berceau-caisse' typique en allongeant les pieds.
En général, il conserve ses patins, pour continuer de bercer le bébé...
Mais cette installation manque souvent de stabilité. Ce qui convenait aux petits 'berceaux-caisses' trés bas, ne fonctionne plus sur les modèles surélevés.

...Ou deux pilliers de bois
On peut adopter une autre solution, toujours aussi simple techniquement: on accroche le berceau traditionnel à deux piliers de bois, placés à chaque extrémité. Deux cordelettes ou deux crochets suffisent.
Seul problème: la réalisation des pieds. En grevant le 'budget berceau', elle exclut les bourses plates de cette iniative.
Dommage, car le bébé est alors totalement isolé du froid et des animaux domestiques. Quant à maman(ou domestique), elle peut bercer son rejeton sans effort.

L'art des ébénistes
La réalisation des berceaux suspendus n'est plus vraiment à la portée des menuisiers amateurs. C'est maintenant le travail presqu'exclusif des ébénistes. Ces derniers en sont ravis, car les berceaux suspendus sont intéressants que les caisses à patins. Ils leur permettent, en effet, de mieux exprimer leur art. Les pilliers sont parfois travaillés en 'col de cygne' pour supporter une voilette ou une moustiquaire; et souvent ouvragés; qhant aux cotés, ils se parent de moulures...

On les appelle 'bercelonnettes'
Au fil des siècles, les berceaux suspendus s'agrandissent, leur structure s'allège, les piliers décoratifs montent de plus en plus haut. Au XVIIIe, nombre d'eux ressemblent davantage à de petite balancelles qu'à des couches de nouveaux nés. De plus en plus raffinés, les berceaux deviennent d'authentiques meubles d'art. Dans certaines régions, on leur donne le joli nom si évocateur de 'bercelonnette'.
Fin de l'aventure à la fin du XIXè siècle, où les berceaux suspendus artisanaux s'éclipseront progressivement devant les créations métalliques.

Article paru dans le magazine 'Antiquité et brocante' n°47

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